Le Céleste Colombier

Nous sommes en 1842, l'Abbé Charles-Joseph Chaubier de Larnay décide de créer une école privée à Saint-Martin-La-Rivière.
Je le laisse raconter les débuts de ce projet :


Voilà donc comment a commencé l'enseignement privé à Saint-Martin-La-Rivière. Le pigeonnier se trouve être dans l'actuel "Clos Adler".

Au tour de la Congrégation de La Salle de Vihiers de nous raconter la suite :


M. de Lamay écrivait au Père Catroux, le 18 avril 1842: "Je vous offre un lit à la maison et bonne figure  d'hôte. Ayez soin de me préparer quatre religieuses modèles; vous ne vous en repentirez pas: j'ai un coeur qui sent vivement."
            "J'ai été poser la première pierre de notre petit couvent d'Anché. La maison sera terminée à la Saint-Jean. Cette modeste habitation sera un vrai paradis terrestre, où tout se passera comme avant le péché. Tous les gens du pays sont remplis de reconnaissance. On a conféré avec les maires des deux localités (Saint-Martin-la-Rivière et Anc:hé; ils sont l'un et l'autre remplis de dévoûment pour l'oeuvre. Les habitants attendent les Soeurs avec impatience. Vous ne pouvez vous figurer tout le bien que vous êtes appelé à faire dans ces deux contrées. J'irai choisir, de concert avec vous nos quatre bonnes religieuses. Disposez les choses de manière à nous donner des filles douces et bonnes. Je compte qu'il y en aura une dans chaque établissement, sachant la médecine, c'est indispensable."
            Voici en  quels termes M. de Lamay annonçait au Père Catroux que tout était prêt à Saint-Martin-la-Rivière pour recevoir les religieuses: "Saint-Martin-la-Rivière est prêt à recevoir les religieuses que vous lui destinez. Ce qu'il y a de certain, c'est que indépendamment des générosités de M. X. et de Mme X., j'expédie pour ma part un sac de 500 francs, consacré aux réparations du céleste colombier."
            Et encore: "Je viens de visiter notre céleste colombier; tout y va à merveille." Et dans une autre lettre: ""Saint-Martin-Ia-Rivière sera un jour pour vous la source de grandes consolations." Mais à l'installation des religieuses, qu'il fit d'ailleurs très solennellement, M. de Lamay ne disait pas que la Mère Fondatrice, venue conduire ses filles, n'avait pu leur laisser que quinze francs pour toutes ressources.
            Quand il fallait faire du feu, on allait ramasser du bois mort dans les futaies, et le reste était à l'avenant. "Mes filles, leur avait-il dit, quand vous n'aurez point de pain, vous irez frapper à la porte du tabernacle et vous direz à Notre-Seigneur : "Mon Dieu, vos filles n'ont point de pain." 

            Elles n'en vinrent pas à cette extrémité, et cependant, un dimanche, étant allées, après vêpres, se promener avec leurs élèves, elles se disaient: "Que mangerons-nous, ce soir ? nous n'avons rien!" En arrivant chez elles, elles trouvèrent sur leur table tout ce qu'il fallait. Elles avaient probablement été entendues, et Dieu avait inspiré à une âme charitable la bonne pensée de leur donner à dîner. Ordinairement, leurs repas étaient plus que sobres, car souvent un oeuf dur partagé en deux en faisait les frais.

            Comme elles étaient pauvres, et que le beurre à cette époque, était presque un objet de luxe dans toute cette contrée, la bonne Mère Marie, avant de s'en revenir, avait dit à soeur Virginie: "Vous ne pouvez avoir de beurre pour votre soupe; alors, mettez-y beaucoup de  légumes et du sel, faites bouillir longtemps et vous pourrez vous nourrir ainsi."
            Quatre ou cinq enfants seulement furent assez hardis pour venir chez les Soeurs; ce n'est que peu à peu qu'on parvint à en réunir une vingtaine. Enfin, l'œuvre a prospéré.
            


Et pour conclure je donne à nouveau la parole à L'abbé :


Le "Céleste colombier" abrite l'école pendant 5 ans.... Mais il se murmure que l'école va emménager dans un Logis.

Source des documents : 
Gallica
Congrégation des Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus


Commentaires

Articles les plus consultés